Pakistan : un chrétien condamné à mort pour blasphème lors du Vendredi saint

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Le 18 avril, jour du Vendredi saint, Pervaiz Masih, chrétien pakistanais, a été condamné à mort pour blasphème par un tribunal de Faisalabad. Il est accusé d’avoir profané le Coran et insulté le prophète de l’islam, des faits qui, selon les juges, auraient déclenché de violentes émeutes antichrétiennes survenues à Jaranwala en août 2023.

Pervaiz Masih, chrétien pakistanais, a été condamné à mort en vertu des lois du pays sur le blasphème, rapporte Morning Star News. Il a notamment été jugé coupable d’avoir insulté le prophète de l’Islam et d’avoir profané le Coran.

Selon le tribunal, le croyant aurait conspiré contre un autre chrétien du nom de Raja Mashih après que son épouse ait entamé une liaison avec ce dernier. En découvrant cette relation, il aurait planifié de se venger de Raja en l’impliquant dans une fausse affaire de blasphème.

Accusés de l’avoir aidé à fabriquer ces propos blasphématoires, Shahid Aftab et Dawood William ont été acquittés par le tribunal. Leur avocat, Nadeem Hassan, a salué cette décision qui reconnaît l'absence de preuve directe à leur encontre.

Pervaiz Masih peut faire appel de la décision devant la Haute Cour de Lahore, a souligné Nadeem Hassan, avocat de l'organisation d'aide juridique Christians' True Spirit.

Le croyant est accusé d'avoir déclenché les émeutes de Jaranwala, le 16 août 2023. Sur place, une "foule virulente d'extrémistes musulmans" avaient incendié au moins cinq églises et des dizaines de maisons après avoir accusé deux chrétiens d'avoir profané le Coran", avait expliqué à l’époque SOS Chrétiens d’Orient.

"Le tribunal a condamné un chrétien pour avoir prétendument commis un acte blasphématoire, mais qu'en est-il de ceux qui ont incendié nos églises et nos maisons et qui circulent désormais librement sous caution ?", s'est indignée la révérende Ghazala Shafique, militante des droits de l'homme. Sur les 5213 suspects, 380 ont été arrêtés, tandis que les autres sont toujours en fuite. 

Mélanie Boukorras 

Crédit image : Shutterstock / hyotographics

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